Comment le changement climatique affecte nos littoraux ?

Publié le 20/06/2025 (mis à jour le 23/06/2025)
Comment le changement climatique affecte nos littoraux ?

Le changement climatique est un phénomène global qui bouleverse la biodiversité. Les estrans rocheux, ces milieux soumis au rythme des marées, sont particulièrement vulnérables : les espèces qui y vivent doivent déjà affronter des conditions extrêmes de température, d’humidité ou de salinité. Avec le changement climatique, certaines zones deviennent moins favorables, d’autres plus accueillantes, à certaines espèces.

Pour suivre ces évolutions de la biodiversité, il est crucial de disposer d’observations répétées dans le temps. C’est tout l’enjeu des suivis Algues Brunes & Bigorneaux (ABB) de BioLit développés dans le cadre du projet ESPOIRS.

Découvrez ici les travaux en cours visant à prévoir les impacts potentiels du changement climatique, et la stratégie pour vous permettre de contribuer à la surveillance des espèces des estrans rocheux.

Séries temporelles 

Les impacts des changements climatiques sont perceptibles sur le long terme. Ainsi, pour observer les variations de la biodiversité dans le temps, il est nécessaire de faire des échantillonnages répétés sur plusieurs années, sur les mêmes sites. On parle de séries temporelles.  

Démarche de modélisation 

Mais quels sont les sites stratégiques à suivre ? Ce sont ceux où les impacts attendus sont contrastés. Par exemple, des zones où on s’attend à avoir des changements importants, et au contraire des zones à faibles changements. Pour les déterminer, nous appliquons une démarche de modélisation :

Modéliser la répartition future des espèces  

La répartition à large échelle de certaines espèces peut être modifiée à cause des changements climatiques. Des zones peuvent devenir moins favorables et on observera alors un déclin de ces espèces. D’autres zones au contraire, qui jusque-là n’étaient pas accessibles, présenteront des conditions plus accueillantes et pourraient voir arriver de nouveaux habitants. Par la modélisation, nous cherchons à reconstituer l’aire de répartition actuelle et la potentielle aire future en fonction des affinités climatiques des espèces. 

Modéliser les changements passés et futurs des conditions climatiques  

Les estrans rocheux étant situés à l’interface terre-mer et périodiquement couverts et découverts par la marée, ils sont soumis à la fois aux conditions terrestres (température de l’air, précipitations...) et marines (température de l’eau, concentration en oxygène...). Faire de la modélisation, c’est partir de mesures réelles ponctuelles et essayer de représenter ces variables sur l’ensemble de la Bretagne et sur une période allant de 1950 à 2050, voire davantage.  

Ceci permettra d’identifier des régions susceptibles d’être différemment impactées par les changements climatiques, et dans lesquelles il sera nécessaire de répartir les sites d’échantillonnage. 

Voici 2 exemples de cartes permettant de visualiser les changements de température passés et futurs en Bretagne : 

Variations observées de la température de l’eau moyenne en été entre 1993 et 2024.

Source : Copernicus

Projections de la tendance de changement de température de l’eau en été entre 2015 et 2050. Les zones rouges correspondent à une tendance de réchauffement. Les zones grises signifient qu’il n’y a pas de réelle tendance significative.  

Source : CMIP6

D’après ces cartes, en se basant uniquement sur le critère de température de l’eau, il faudrait idéalement des sites répartis dans des zones à fort changement (ex : entre la Baie du Mont St-Michel et la baie de St-Brieuc), moyen (ex : autour de la Côte de Granit Rose, Golfe du Morbihan), et faible (ex : pointe Finistère Sud). 

Il s’agit d’une première zonation, non définitive car elle sera complétée par d’autres métriques (= manières de mesurer les changements) et d’autres variables climatiques. 

Le dernier critère de sélection des sites, c’est bien sûr celui de la présence de participant·e·s de BioLit. Cette question a pu être abordée lors de rencontres en ateliers de co-construction organisés en décembre 2024.

Récapitulatif des ateliers de co-construction 

Avec les personnes présentes, nous avons déjà pu identifier une bonne répartition des structures relais et des volontaires autour de la Bretagne. L’organisation de l’échantillonnage est propre à chacun·e : des volontaires réguliers ou un roulement entre les observateur·ice·s. Cette planification pourra être facilitée par l’outil numérique qui affichera le niveau d’échantillonnage de chaque site.